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La pistache errante
15 novembre 2007

Le jour où j'ai découvert que "pistache" ne rime pas avec "patin à glace"

L'autre soir, lors de la préchauffe de l'anniversaire de Kirsty, je discute avec Natassa et Domenico, et ce dernier nous dit "La semaine prochaine j'ai envie de faire du patin à glace, ça vous dit ?" et on répond quelque chose comme "Ouééééééé !" ou "Youplaaaaaaaa !", bref, nous répondons avec enthousiasme.

 

Aujourd'hui donc je retrouve mes amis à Stadtpark et nous voilà 20 à envahir la patinoire de Vienne. Première étape : les vestiaires. On s'amuse avec nos patins plus vieux que nous. Natassa se plaint d'avoir des patins blancs et mauves, pas du tout assortis avec sa tenue noire et grise, nan mais à quoi ils pensent quand ils distribuent les patins aux clients, c'est pas possible.

 

Ensuite on sort et on se dirige vers la glace. Et là, j'ai une illumination.
"Mais ! Je DETESTE le roller parce que j'ai peur dès que je suis à 3 cm au dessus du sol ! Qu'est ce qui m'a pris de venir à la patinoire ?" Oui, je peux être très blonde parfois. Je reste un moment au bord avec Natassa qui n'a jamais fait de patin de sa vie (il paraîtrait qu'il ne neige pas très souvent en Grèce, c'est ce qu'elle dit en tout cas.) Mais comme il y a plein de gentlemen dans mon groupe d'amis, ils se relaient pour nous accompagner dans nos premières glissades.

 

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- Préparant le prochain Holiday On Ice -

(pour celles et ceux qui ont lu le post précédent, vous noterez que j'ai eu beau céder à la mode du slim et du manteau à ceinture, j'ai toujours un bonnet ridicule et des gants stupides ! Je garde une part d'authenticité)

 

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- Une Grècque sur la glace -

 

Au bout d'un moment je commence à me sentir plus à l'aise et comme les garçons sont gentlemen mais ont leurs limites, je propose à Natassa d'en faire rien que nous deux. Au début ça se passe bien, on se rattrape mutuellement quand l'une de nous perd l'équilibre, la classe.

 

"Hehe, we're almost professionals!", dis-je à Natassa.
"Yes, we're almost as good as those little children." me répond-elle.

 

Et oui, l'inconvénient de venir un mercredi c'est que c'est plein de petits enfants de 3 ans qui patinent comme s'ils étaient nés avec des patins aux pieds, et c'est rageant. On se dit qu'ils devraient faire des patinoires séparées pour les enfants et les adultes.

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- Simon, Charlie et Simon -

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- Helen et Kirsty (retenez ce nom, il est important pour la suite) -

 

L'après midi continue, arrive l'heure où Natassa doit se préparer à partir pour aller à son cours de droit. On fait un dernier petit tour de piste ensemble et là, il y a beaucoup de monde, un enfant se faufile près de nous et tout à coup, la glace se précipite à toute vitesse vers ma tête.
A moins que ce soit moi qui suis tombée, à vérifier. Le résultat est le même : me voilà allongée par terre sur le dos, incapable de bouger. Les copains se précipitent autour de moi et me demandent comment ça va, en français, en anglais, en allemand. J'aimerais leur répondre mais mes lèvres ne bougent pas, je ne peux rien bouger du tout d'ailleurs, mais le monde bouge autour de moi. Peu à peu je reprends le contrôle d'une de mes jambes, puis de ma bouche et j'arrive à dire à Charlie (qui heureusement pour moi est bilingue - sur le coup c'était pratique) - "je peux pas bouger".
Lentement je retrouve mes sens et avec l'aide de Charlie et beaucoup d'autres (mes souvenirs sont flous, je me rappelle de Charlie parce que c'était le plus près de moi) j'arrive à me relever et on me guide vers le bord de la patinoire et on m'asseoit.
Tout le monde s'inquiète pour moi, me propose de m'asseoir à l'intérieur pour ne pas avoir froid etc.

 

Moi je vais plutôt bien, juste un peu sonnée, et je leur dit "non non je n'ai pas froid, je vais juste rester assise là pour l'instant."
Au bout d'un moment Simon (j'ai dit que le groupe comprend plein de gentlemen ?) tâte mon crâne pour voir s'il y a une bosse. Oui qu'il me dit. Je touche, et c'est pas une bosse, c'est le grand ballon de Guebwiller. Là la panique commence doucement à s'emparer de moi. Simon remet sa main dans mes cheveux et cette fois la ressort pleine de sang.
Là j'ai vraiment très peur, je commence à imaginer mon cerveau qui se barre et ce genre de choses bien sympathiques.

 

Un monsieur en rouge m'amène vers l'infirmerie et me procure quelques soins. Les gentlemen ont la phobie du sang donc les femmes ont pris la relève : Gaby m'accompagne pour palier mes éventuelles lacunes en allemand pendant que Natassa va au vestiaire pour récupérer mes affaires. Le monsieur appelle une ambulance, et je m'en vais avec Kirsty pour une folle chevauchée à travers Vienne. Et là, chose étrange : j'ai beau avoir mal, être sonnée et avoir peur pour ma santé, j'ai passé le trajet à rire comme une hystérique avec Kirsty. Faut dire que c'est un sacré numéro Kirsty. Et j'étais assez fière de moi : malgré mon coup sur la tête, j'arrive parfaitement à communiquer en allemand avec les ambulanciers et en anglais avec Kirsty. Alors je me dit que mon cerveau est peut être encore là finalement, bonne nouvelle.

 

Bon comme on s'est gaussées comme des truies pendant tout le trajet, les ambulanciers ont dû se dire que je n'étais pas en si mauvais état finalement, et arrivés à l'hôpital je n'ai même pas eu droit à un lit ou même à une misérable chaise roulante. J'ai marché. Quelle déception.

 

S'ensuit la longue attente où Kirsty me fait judicieusement remarquer qu'ils aiment le jaune dans cet hôpital. Effectivement on avait l'impression d'être dans les entrailles d'un canari. Puis on rigole -encore- quand Kirsty m'explique qu'elle découpe toujours les mots composés allemands au mauvais endroit et ça donne des choses bizarre, comme ce panneau "Aufruf" qu'elle regardait depuis 10 minutes en se demandant ce qu' "Au Fruf" voulait bien pouvoir dire. Tout comme la pub "Bingle Ich Da" à Schottentor. J'aime bien le mot "fruf", je devrais lui trouver une utilité.

 

On m'appelle enfin et on me pose plein de questions en allemand avec un accent autrichien sorti de derrière les fagots - je scrute le regard de Kirsty en espérant de l'aide mais elle a l'air encore plus perplexe que moi. En demandant à l'infirmière de répéter je finis par vaguement comprendre son patois. En tout cas j'ai compris que je n'avais pas besoin de points de suture, et c'est tout ce que je voulais savoir.
Elle me nettoie la tête, pas tendrement du tout. Puis elle me dit d'aller dans telle autre pièce. J'ai pas compris mais je sors avec Kirsty en me disant qu'on va bien trouver, mais on trouve pas, donc on retourne chez l'infirmière en demandant "c'est où que je dois aller ?" et cette fois elle me dit que c'est la salle numéro 3. Aaaaah, "dree" c'est un mot que je comprends. Merci à la voix off du métro et ses "Schwedenplatz. Zugang zu den Linien U eeens, U zweeee, und zu den Linien der Züge der ÖBB". Grâce à lui je sais compter jusqu'à 6 en autrichien.

 

En fait c'était la radiologie. Je passe mes radios, puis je retourne en salle d'attente, jusqu'à ce que l'infirmière à l'accent me rappelle et m'explique des choses que je comprends à moitié. A un moment Kirsty me dit quelque chose et l'infirmière nous fait "Aaaaaaah you speak English! Why didn't you tell me?!" et nous explique que je dois garder mon pansement moche pendant deux jours, que je ne dois pas me laver les cheveux pendant une semaine, et que je dois voir mon médecin dans deux jours pour qu'il jette un oeil à la plaie. Et là je peux rentrer chez moi.
"Oui d'accord, mais ... on est où là ?"
Parce qu'il faut savoir qu'on a passé un certain temps dans l'ambulance et qu'on n'avait aucune idée d'où elle nous avait emmenées ...
La gentille infirmière nous explique où est le tram qu'il faut prendre pour arriver au métro, et nous voilà parties, Kirsty et moi, direction Molkereistraße. En reconnaissance, j'invite Kirsty à prendre quelques gâteaux dans ma chambrette et elle me quitte pour me laisser me reposer de tous ces évènements.

 

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- Dans l'ambulance -

 

Bon, raconté comme ça, ça a l'air bien marrant, mais mine de rien j'ai quand même eu mal. Maintenant ma tête va mieux, en revanche j'arrive à ressentir chaque centimètre carré de mon bras gauche et je prie pour que ce ne soit rien de grave. Je préviens tout le monde maintenant : je ne veux plus jamais entendre les mots "patins" et "glace" dans la même phrase !

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Commentaires
C
Eh z'avez vu comme elle est casse-cou ma cousine ? Normal, c'est ma cousine ! Juste un peu déçu que tu veuilles déjà t'arrêter, après un si bon démarrage... Remets toi vite... Et comme on dit par chez nous (les casse-cou) "la douleur est un état d'esprit, seul les faibles y participent" ;)
P
J'ai mal partouuuuuut :(<br /> J'arrive pas à croire que l'hôpital m'a laissée partir (à pied) sans vérifier que j'allais bien partout. Ben là j'ai super mal à la nuque, et c'est pas glop. J'ai aussi mal au bras gauche, pas glop non plus.<br /> J'aime bien l'idée de la glissade sur sol plizé, mais je vais arrêter les activités dangereuses pour le moment ...
G
J'adore ton bonnet de bain dans l'ambulance, une vraie star \o/<br /> <br /> Bon j'espere que tu vas bien te retablir, ecoute, pour te rassurer, il m'arrive un truc etrange a moi aussi : quand je bouge trop (sport, dancing...) Ben il m'arrive de perdre la sensibilite a mon gros orteil gauche xD<br /> <br /> Sinon, vu que tu veux plus de patins a glace, je peux t'initier a d autre disciplines si tu veux :D<br /> Au hasard : hockey sur glace (c'est comme le patin mais avec une canne), bobsleigh (de la luge sur glace) et une discipline nouvelle hautement prisee dont je suis le champion, la glissade-sur-carrelage-plizé.
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